De Gostivar à Mavrovo

Pour ne pas répéter l'expérience difficile de l'arrivée à Skopje nous nous sommes mis en route vers Gostivar à une heure convenable. Sur l'autoroute nous avons dépassé une voiture roulant lentement sur la bande d'arrêt d'urgence et dont le passager promenait son chien par la fenêtre... Arrivés au péage des jeunes un peu trop insistants ont essayé de nous vendre des pommes. Enfin mis à part un petit ralentissement provoqué par un énooorme troupeau de moutons sur la route le trajet s'est passé sans encombre et nous sommes arrivés chez Jane à la tombée de la nuit. Du coup notre 1e aperçu de Gostivar a été une petite visite de nuit sous une température un peu trop fraîche pour être honnête.

Le lendemain matin nous refaisons le trajet avec cette fois un beau soleil et une température acceptable. La ville est entourée de montagnes dont certains sommets sont enneigés. Nous commençons par visiter l'églie orthodoxe sur la place principale avant de découvrir la rivière, bordée d'affiches commémorant le centenaire de l'année de naissance de Mère Térésa (née en Macédoine de parents Albanais, ce qui fait que les 2 pays se disputent le fait d'être son pays d'origine). Sur le chemin du retour nous nous arrêtons devant la mosquée et demandons à une personne présente si nous pouvons la visiter. "Vous êtes français ? Venez... Oui pas de problème vous pouvez prendre des photos !"

Dans l'après-midi nous partons avec Jane vers le parc national de Mavrovo. Une petite escale pour visiter la magnifique église de Mavrovo Anovi et profiter de la première neige de l'année. Le 30 octobre ! On pousse jusqu'à Mavrovo pour voir la vieille église partiellement immergée, qui ne l'est plus du tout puisque le niveau du lac est trop bas... Il semblerait qu'elle soit sortie des eaux depuis l'an 2000. Est-ce intentionnel ou non (le lac étant semi-artificiel) l'histoire ne le dit pas.

Nous reprenons ensuite la route vers le petit village de Rostuse (prononcer "Rostouché") pour retrouver Meredith, une américaine qui fait partie comme Jane du groupe America Peace Corps, un organisme (d'état ?) américain qui envoie sur demande des volontaires dans des pays ayant besoin de leurs compétences. Nos 2 américaines sont profs d'anglais, comme plus de la moitié des volontaires envoyés en Macédoine. Les volontaires sont bénévoles mais puisqu'il faut bien se loger et manger, le loyer est payé par l'organisme et les volontaires reçoivent quelques 200$ par mois pour les dépenses courantes.

Meredith nous accompagne jusqu'à la cascade du coin et discute avec tous les villageois que nous croisons, dans un macédonien parfait. Vivre dans un village permet d'être complètement immergé et de progresser rapidement après les 3 mois intensifs de cours de macédonien et d'albanais imposés à tous les volontaires envoyés dans le pays. Elle nous apprend que le village est l'un des rares à être composé de Macédoniens musulmans, et que d'ailleurs les autres Macédoniens musulmans sont également installés à l'ouest, près de la frontière albanaise. La grande majorité des musulmans de Macédoine correspond à la communauté Albanaise, peu de Macédoniens s'étant convertis à l'islam sous l'occupation turque.

A propos des maisons, en Macédoine comme en Serbie nous en avons vu beaucoup debout mais sans revêtement extérieur. Une amie Macédonienne de Jane lui a expliqué qu'ici l'important c'est l'intérieur de la maison, que les femmes passent leurs journées à nettoyer. L'extérieur par contre n'intéresse personne et ça se voit puisque personne ne prend la peine d'utiliser les poubelles publiques. Les trottoirs et terrains vagues font bien l'affaire...

Nous poursuivons vers Debar pour retrouver Ellen, une autre membre d'American Peace Corps. Sur le chemin nous croisons des sources chaudes à l'odeur de soufre très prononcée. Puisque nous arrivons un peu trop tard pour pouvoir entamer une promenade dans les environs, nous profitons du coucher de soleil sur le lac pour prendre quelques photos avant de nous remettre en route vers Gostivar. Grâce au changement d'heure dans la nuit nous partirons tôt le lendemain matin pour Ohrid, en ayant l'impression d'avoir fait une grasse mat' !

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L'album photo ici.

Comments

[jérôme]

j'imagine la souffrance avec cette odeur de soufre

[jérôme]

"'important c'est l'intérieur de la maison, que les femmes passent leurs journées à nettoyer."

Une civilisation très en avance sur la notre